L’expérience du droit comparé pour mieux comprendre la responsabilité civile

Mariève Lacroix. Je suis professeure agrégée à la Section de droit civil de l’Université d’Ottawa depuis 2011. 

J’ai fait un baccalauréat en droit suivi d’une maîtrise également en droit à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. J’ai eu l’occasion de finir mon mémoire alors que j’étais stagiaire puis avocate à la Cour d’appel. 

Plutôt que de m’orienter vers une carrière en cabinet, j’ai eu encore l’envie d’aller approfondir le droit, mais pas le droit québécois mais plutôt un autre droit, un autre système juridique qui m’interpellait, qui avait inspiré notre droit québécois : le droit français. Et donc, j’ai quitté la Cour d’appel pour aller chercher un diplôme de deuxième cycle, un master en droit privé général où j’ai eu vraiment l’occasion de toucher toutes les matières transversales en droit des obligations, des biens, des personnes. Et donc, je suis revenue à l’issue de cette année avec un diplôme exclusivement en droit français. 

Toujours encore dans cette visée d’approfondir le droit, je me suis dit : « Pourquoi pas ? Allons faire un doctorat. » Donc, je me suis inscrite à l’Université Laval à Québec et j’ai entamé des études doctorales. Toujours dans la matière de la responsabilité civile, je suis allée interroger un concept, le concept d’illicéité, qui existe dans les droits germanique, helvétique, en Suisse notamment. Donc, essayer de comprendre ce concept et de voir comment est-ce qu’on pourrait lintégrer dans notre droit québécois. 

C‘est ce que j’ai fait essentiellement dans le cadre de mes études, qui m’ont mené  ultimement à l’obtention d’un poste de professeure ici. 

Cette matière, je vais avouer, de la responsabilité civile m’interroge constamment et j’arrête pas de vouloir en renouveler l’étude, questionner ces concepts, voir comment est-ce qu’on pourrait peut-être mieux l’arrimer aux préoccupations d’aujourd’hui. Estce qu’on doit toujours chercher à identifier un auteur potentiellement responsable, ou non pas aller dans une vision, une perspective plutôt d’indemniser le plus grand nombre de victimes ? Donc, cette matière de la responsabilité civile, je la trouve très riche.  

C‘est ce qui m’anime essentiellement. 

La chercheuse et professeure Mariève Lacroix est passionnée par la responsabilité et le droit des personnes, particulièrement d’un point de vue du droit comparé. Dans cette capsule, elle évoque son expérience académique qui l’a menée à faire des études supérieures au Québec et en France dans une optique de droit comparé.   

Ses intérêts de recherche l’ont en effet amenée à étudier des notions issues des systèmes juridiques alémanique, belge, français et helvétique. Un travail théorique et pratique qui lui permet de renouveler l’étude, la présentation et la compréhension du droit de la responsabilité au Canada et dans les systèmes juridiques civilistes.  

Les recherches de la professeure Lacroix lui ont d’ailleurs permis de jeter un regard nouveau sur la responsabilité civile des professionnels, notamment les avocats, les notaires, les juges et les forces policières. Ses travaux ont d’ailleurs été cités par la Cour suprême du Canada et la Cour d’appel du Québec dans des dossiers de responsabilité professionnelle.  

Un parcours inspirant d’une chercheuse ouverte sur le monde dont les travaux contribuent à l’avancement du droit civil québécois. 

Références et liens utiles
À propos de la chercheuse

Restez au fait de nos dernières actualités et publications