Le concept de vulnérabilité

Objectifs d’apprentissage :

• Comprendre en quoi la vulnérabilité des enfants peut justifier le refus de faire participer les enfants
• Comprendre en quoi la vulnérabilité des enfants peut justifier, au contraire, de promouvoir leur participation
• Identifier les approches qui promeuvent la participation des enfants
• Comprendre ce que la recherche a permis de montrer relativement à la participation des enfants en situation de vulnérabilité

La notion de vulnérabilité embrasse plusieurs définitions et justifie différentes postures quant à la participation des enfants. Quand certains auteurs considèrent que la vulnérabilité des enfants justifie la nécessité de limiter leur participation, voire de ne pas leur reconnaître le droit de donner leur opinion, d’autres estiment qu’elle doit motiver, au contraire, la reconnaissance de droits aux enfants, notamment celui de s’exprimer. Dans cette capsule, nous explorons en détails l’articulation de la notion de vulnérabilité et de celle de participation dans le contexte de la protection de la jeunesse au Québec.

Les résultats de la recherche menée par la Professeure Paré et ses partenaires de recherche ont montré que la participation des enfants au système de protection de la jeunesse peut les aider à s’extraire de la situation de vulnérabilité dans laquelle ils peuvent se trouver : la participation aurait un effet libérateur. L’impact de la participation sur les enfants dépendrait des enfants eux-mêmes, mais également de la manière dont ils sont accompagnés et préparés.

La vulnérabilité : définition et spécificités de la vulnérabilité des enfants

Le concept de vulnérabilité est appréhendé dans de multiples domaines, qui lui donnent chacun une définition particulière. Dans le domaine juridique, il est notamment mobilisé dans le domaine des droits de la personne, où l’on parle de groupes vulnérables, ou encore de personnes se trouvant en situation de vulnérabilité. De manière générale, la vulnérabilité d’une personne ou d’un groupe renvoie à un état de fragilité, mais elle prend une signification particulière quand elle est appliquée au « groupe vulnérable par excellence » que sont les enfants : parce qu’ils sont en développement et parce qu’ils dépendent des adultes, la vulnérabilité des enfants serait inhérente. L’appartenance des enfants à plusieurs groupes vulnérables tend à augmenter le degré de leur vulnérabilité. Par exemple, les enfants qui entrent dans le système de protection de la jeunesse, ou encore, parmi eux, les enfants en situation de handicap, sont considérés comme étant plus vulnérables que d’autres.

Vulnérabilité et participation

Certains courants de pensée considèrent que la participation des enfants dans le cadre du système de protection de la jeunesse exacerbe leur vulnérabilité. Dans le domaine des droits de l’enfant, notamment, une distinction tend à être établie entre les droits de participation des enfants, et les droits relatifs à leur protection. Au contraire, d’autres auteurs critiquent l’essentialisme et le paternalisme sous-tendant l’idée selon laquelle la vulnérabilité des enfants justifierait leur incapacité d’exprimer leur opinion sur ce qui les concerne. Tout en reconnaissant leurs vulnérabilités particulières, l’approche basée sur les droits de l’enfant et l’approche de la vulnérabilité universelle, considèrent les enfants comme des sujets de droit à part entière, capables de donner leur opinion, et proposent d’encadrer leurs vulnérabilités pour leur permettre d’être considérés comme des acteurs dans leur propre vie.