La transsexualité dans les sports : le changement, c’est maintenant !

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Dans le fond, en secondaire 3 j’ai commencé à me questionner un peu sur mon identité de genre. J’ai rencontré plusieurs psychologues. Je me suis rendu compte que j’avais de la dysphorie de genre. Ça faisait quand même longtemps que je réalisais que je n’étais pas nécessairement comme les autres filles. Pour moi, c’est quand même clair quand je regardais dans le passé que c’était ça que je voulais, être un garçon. Comme la ringuette c’est un sport principalement de filles et je me sentais moins à l’aise de rester pendant ce questionnement-là. Pour moi c’était vraiment, j’ai vraiment trouvé ma place à travers ce sport-là. C’est pour ça que j’ai pris une pause de la ringuette mon ancien coach de ringuette m’a écrit. Il m’a dit on a besoin d’un gardien de but, si vous êtes prêt à revenir, nous on va t’accueillir à bras ouvertes. Puis, il n’y a pas de problème avec ça et j’ai sauté sur l’occasion parce que ça me tentait vraiment de recommencer mon sport et j’ai vraiment aimé.

La réintégration dans l’équipe ça s’est vraiment bien fait, tout le monde a eu à dire si oui ou non ils étaient confortables à ce que je sois dans la chambre avec eux. Principalement la Ligue c’est une ligue de fille, je dirais que la seule petite difficulté c’est peut-être ça qui a fallu attendre l’approbation de la Ligue de Québec.

Je sais que Ringuette Canada a une politique pour le Québec. Ils ont la politique de trans-inclusion sur leur site web. Est-ce qu’elle est bien appliquée ou pas? Ça reste à voir. Il y a eu quelques réactions aussi du président, si je ne me trompe pas de Ringuette Québec, qui laisse à douter si les trans sont bien acceptés à Ringuette Québec.

Je sais qu’il y a deux autres gardiens de but exactement dans la même situation que moi à la ringuette qui ont eu plus de difficultés que moi parce qu’ils étaient dans les équipes un peu plus compétitives. Les gens avaient plus de misère à accepter j’imagine qu’ils compétitionne avec des filles. Les fédérations définitivement pour déjà utiliser un Français plus inclusif. Je suis peut-être demandé à des personnes trans qu’est-ce qui pourrait faire pour mieux les accueillir. Tant qu’il y a des sélections puis que je suis du bon niveau, pour moi il n’y a pas de différence si je suis trans ou pas, ça me fait quand même beaucoup de plaisir. C’est mon sport je l’aime.

En 2016 le CCES (Centre canadien pour l’éthique dans le sport.) a créé un guide pour les Organisations nationales de sport (ONSs) pour qu’elle puisse adopter des politiques relativement à la participation des athlètes trans. On est vraiment aux balbutiements de l’établissement de règles pour la participation des athlètes trans dans différents sports au Canada.

Il faut bien comprendre qu’au Canada le sport n’est pas vraiment réglementé, on confie la gestion du sport aux différentes organisations de sport national. Le Canada a eu sa première Olympienne trans aux Jeux Olympiques de Tokyo en équipe féminine du soccer.

J’espère toujours évoluer seulement un mode binaire. C’est seulement récemment que la communauté scientifique a reconnu que l’humain n’est pas biologiquement nécessairement constitué de façon binaire à une femme et donc le sport doit faire du rattrapage et s’adapter à cette nouvelle réalité qui est scientifique.

C’est un défi pour la communauté sportive. Les gouvernements sont interpellés pour se prononcer sur cette question. Les 18 États américains qui interdisent les athlètes trans de participer à des compétitions sportives. Une approche comme celle des royaumes du Royaume-Uni par contre, laisse aux organisations au sein du sport la décision d’implanter une interdiction ou non pour la participation des athlètes transgenres.

Dans la réalité le gouvernement du Canada laisse aux ONS, le soin de légiférer leurs règles de compétition. On est à peu près dans la même situation qu’au Royaume-Uni même s’il le Royaume-Uni a eu le courage de le formuler ainsi.

La plupart des pays attendent de voir comment le sport va se retrouver au milieu, plutôt que d’imposer. je sais pas si c’est sage de le faire parce que le sport doit prendre ses responsabilités ultimement pour responsabilités ultimement pour établir la participation des athlètes trans. Certaines fédérations ont commencé à le faire sous la direction également du comité international olympique qui a demandé aux fédérations internationales d’établir des règles pour qu’elles soient prévisibles et pour inclure la participation des personnes qui sont transgenres. C’est une discussion qui doit se poursuivre avec les différents acteurs qui sont des experts pour pouvoir arriver à une participation plus inclusive dans le sport. Tout en gardant en considération aussi pas seulement le droit de l’athlète individuel et transgenre mais également l’intérêt des autres athlètes qui se trouvent à compétitionner contre cette personne-là, parce que c’est pas une question simplement de société d’inclusion dans la société mais c’est également une question d’équité dans le sport dans une compétition sportive ou au final il y a des bourses et des médailles.

On doit être le plus épuisé possible pour les athlètes transgenres, être exigeants. Il va y avoir certaines restrictions en fonction de l’avantage physique qu’un athlète transgenre pourrait bénéficier, ça il faut prendre la considération. C’est de la responsabilité de la communauté sportive de ne pas simplement attendre passivement qu’une règle soit imposée par le gouvernement ou même par des tiers ou d’attendre que ça se règle par soi-même parce que ce n’est pas une question qui va se régler par soi-même ça sera une question qui va se régler seulement avec la communion de toutes les parties autour d’une table, les scientifiques, la communauté sportive, les athlètes aussi qui doivent participer à la discussion.

Je pense que les fédérations nationales de sport canadiennes doivent également être présentes dans le dialogue et dans le développement de ces politiques auprès de leur fédération internationale. On a tendance à sous-estimer le pouvoir de persuasion, le leadership que les administrateurs de sport canadiens ont sur la scène internationale nous en avons un grand leadership.

Je ne pense pas que la fédération de sport national ont un avantage à s’isoler avec des politiques qui sont directement causées à sa fédération internationale donc tout ça doit se faire vraiment dans le bien commun du développement du sport

Il faut s’investir parfois de façon bénévole auprès des fédérations internationales pour changer les choses dans la bonne direction, donc la communauté médicale est une source d’inspiration mais au final ce sont les gens de sport qui prennent les décisions.

Les fédérations internationales et nationale doivent faire un maximum pour accommoder, un maximum de participants possibles.

Mon espoir face au sport dans le futur c’est que tout le monde puisse faire le sport qui aime sans avoir peur du jugement, puis de l’intégration.

La transsexualité est un sujet aujourd’hui fréquemment évoqué dans l’actualité. Cette réalité provoque moult réactions et débats, et ce, dans plusieurs secteurs de la société, notamment dans les sports. Certains manifestent leur ouverture envers les athlètes trans alors que d’autres s’opposent férocement à leur participation aux compétitions sportives. En l’absence d’un cadre législatif contraignant, il revient aux organisations sportives d’établir le cadre de règlementation afin de répondre à ce phénomène. Plusieurs enjeux sont à considérer, notamment l’inclusion des athlètes trans dans le sport, ainsi que les réalités biologiques et les soucis d’équité pour les athlètes féminines de haut niveau. Qui au sein des fédérations sportives canadiennes est responsable pour l’adoption de ces règlements ? Y-a-t-il un vide juridique?  

Des étudiantes en droit se sont intéressées aux règles applicables en matière de transsexualité et d’inclusion dans les sports au Canada avec l’aide de l’expert Me Patrice Brunet ainsi que de Anthony Ferland, un jeune athlète de ringuette trans qui témoigne de sa réalité quotidienne.  

Cette vidéo de plaidoirie visuelle a été réalisée par les étudiantes en droit Maika Assels, Mira Boles, Justine Grenier, et Mackenzie Harvey et Maxim Pineau, dans le cadre du cours Plaidoirie visuelle/Droit et cinéma proposé à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, Section de droit civil. 

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