La Course au stage à Ottawa 

Des sous-titres sont disponibles.

« Épuisant »; « Éprouvant »; « Compétitif »; « Exaspérant »; « Isolant »; « Intense »; « Fatiguant »; « Demandant »; « Angoissant »;

Je crois que le processus des OCI c’est vraiment un moment super important pour tous les étudiants, entre autres pour ma carrière juridique. Je veux dire que c’est vraiment, ça nous donne un poste qui va peut-être potentiellement influencer le reste de notre carrière juridique, donc c’est vraiment un moment qui est stressant puis surchargé mais c’est vraiment très important.
La course au stage à Ottawa est un peu différent d’autres villes canadiennes ou des processus qui ont lieu dans d’autres villes canadiennes.
Le processus commence au mois de janvier avec une date limite où les étudiants font demande.
Ensuite, on a ce qu’on appelle des entrevues sur le campus.

Les employeurs ont la chance de rencontrer très brièvement pendant 17 minutes une série de candidats et de candidates. Par la suite la majorité des bureaux vont avoir un autre processus qui est propre à eux, notamment des entrevues à leur bureau, des cocktails de recrutement, des soupés avec les candidats et les candidates, sortir prendre des cafés. Donc toutes sortes d’activités vraiment pour permettre aux étudiants de rencontrer autant de, d’avocats et d’avocats du bureau que possible. Et le tout termine à la fin février avec la journée d’offre où à partir de 8h du matin les cabinets juridiques de la ville peuvent appeler des candidats et des candidates sélectionnés pour leur faire des offres d’emploi. Je reçois quand même entre 80 et 100 demandes à toutes les années pour un deux postes. Donc de ces 80 à 100 étudiants, on en sélectionne 20 pour faire des entrevues sur le campus, de ces 20 étudiants on fait des deuxièmes entrevues avec 8 à 10 étudiants selon l’année. Et ensuite on fait un cocktail comme je l’ai mentionné: un cocktail de recrutement avec 5 à 8 étudiants pour faire une à deux offres à toutes les années.

En tant qu’employeur la course au stage représente vraiment notre opportunité de, non seulement d’embaucher des étudiants, mais d’embaucher des étudiants qu’on veut pour qu’ils deviennent avocats et même associés plus tard. Donc c’est vraiment la façon principale par laquelle on recrute des avocats. Oui, on va embaucher des avocats et des avocates plus seniors pour venir rejoindre nos rangs. Mais ce qu’on remarque c’est les gens qui commencent avec nous, demeurent vraiment avec nous plus longtemps. Donc c’est un processus très important et c’est pourquoi on investit autant de temps et de ressources. C’est que c’est non vraiment seulement pour l’été, c’est pour le stage, c’est pour embaucher les avocats par après et on espère même les associés futurs du bureau.

Le rôle du réseautage dans le processus de sélection… ce qu’on a vu dans les années précédentes c’est que les étudiants qui ont eu qui ont pris l’opportunité de rencontrer ou de parler avec les membres de notre équipe avant la course au stage ont normalement eu des entrevues plus fortes et je pense que la raison c’est simplement parce qu’ils se sentaient plus confortables. Donc, il a déjà eu la chance de rencontrer l’équipe, il se sentait moins nerveux, moins nerveuse et donc l’entrevue était juste plus forte. C’est vrai que c’est un processus, je l’ai vécu quand j’étais étudiant qui est très stressant, qui occupe, qui prend beaucoup de temps et pour certains ou plusieurs les résultats sont négatifs. Ils sont pas capables de trouver un job à l’intérieur de la course au stage. C’est bien connu à Ottawa que plusieurs bureaux vont recevoir plus que 300 demandes d’étudiants à toutes les années. La faiblesse du…la façon que la course au stage est présentement structurée, simplement la durée du temps, donc on comprend, puis c’est un peu différent pour les employeurs que les étudiants et c’est que le processus est quand même assez long, mais la réalité c’est que pour les employeurs, un processus plus court comme ils ont par exemple à Toronto ou ailleurs, je pense à Montréal même le processus est beaucoup plus court, c’est que c’est ça demande beaucoup des cabinets juridiques. Et donc le fait que ça soit sur 2 semaines ou plus nous permet vraiment de gérer le processus en même temps que nos pratiques sont déjà très occupées.

Je crois que les défauts avec la course au stage c’est le fait que, oui c’est trop long mais aussi que les entrevues sont pas éparpillées de manière égale. C’est-à-dire on applique pour par exemple la fin du mois de janvier, puis par la suite c’est correct d’avoir une semaine où on n’entend pas beaucoup. Par la suite il va avoir une semaine où ça va être tous les entrevues OCI puis au milieu du mois il va avoir une semaine où il y a rien puis ça va être vraiment dans la dernière semaine et demie peut-être deux semaines pour quelques personnes ou la deuxième entrevue puis la troisième entrevue donc les deux entrevues en personne ainsi que les événements, soit le cocktail ou les déjeuners vont se produire. Donc c’est pas vraiment réparti de manière égale à travers le mois ce qui fait en sorte que ça devient très difficile à gérer: les cours, le travail puis oui aussi, genre la famille, puis les amis. Donc c’est vraiment juste le fait que c’est long puis c’est mal éparpillé à travers ce mois. Donc j’ai trouvé la deuxième entrevue qui est la première entrevue dans le cabinet la plus stressante. La raison pour laquelle c’est que c’est vraiment, c’est la première fois que tu rencontres les avocats en personne puis c’est pas très clair ce qu’ils veulent ou si tu vas bien t’entendre avec le cabinet puis les avocats qui vont faire l’entrevue. Donc je pense que c’est vraiment celle-là qui me donne le plus de stress.

Je crois qu’il y a quelque chose qui pourra être amélioré dans le futur durant le processus des OCI…
c’est chaque cabinet va sûrement avoir un cocktail ou un déjeuner puis la majorité des cabinets vont faire leur cocktail en même temps. Je comprends que c’est une décision stratégique pour les cabinets, par contre je pense qu’il devrait avoir peut-être plus une diversification pour les dates des cocktails des étudiants simplement par le fait que c’est pas tout le monde qui va être invité à cinq cocktails. La majorité des étudiants vont choisir entre deux cabinets, ce qui fait en sorte que automatiquement ils vont se…s’enlever de la liste de un de leur cabinet. Donc pour moi ça serait vraiment, oui je comprends que c’est stratégique pour les cabinets, je comprends que c’est mieux pour eux, mais c’est juste pour la perspective de l’étudiant je pense que c’est vraiment un désavantage puis ça manque la réalité que c’est…la majorité des étudiants il ont pas cinq offres tous en même temps. En plus de ça, ça fait vraiment en sorte que ça rajoute un énorme stress sur les étudiants parce que on est rendu à faire un choix quand on a pas beaucoup de choix déjà à partir. Donc c’est vraiment…c’est juste une étape qui rajoute un stress psychologique. On vraiment juste pas besoin je trouve. Souvent on va entendre et c’est quelque chose que plusieurs des employeurs vont dire: qu’on ne sait pas si on aurait eu une entrevue ou une offre si on était candidat aujourd’hui. Donc c’est clair que la qualité des candidatures augmente à toutes les années.

On a l’impression depuis la première année en droit que c’est nécessaire puis obligatoire de faire le processus des OCI mais c’est vraiment jusqu’à la fin de ce processus qu’on réalise que c’est vraiment pas tant nécessaire, c’est pas le seul chemin pour avoir un emploi.

Choisir son domaine d’études n’est jamais simple. Définir sa trajectoire de carrière l’est encore moins. Les choix auxquels sont confrontés les étudiants en droit lors de la fameuse « Course aux stages » sont loin d’être anodins. 

Peu connue en dehors du milieu juridique, la Course au stage désigne un processus de recrutement rigoureusement encadré par une entente entre les plus grands cabinets d’avocats à Ottawa. Elle permet aux étudiants de décrocher un stage menant à la profession d’avocat. Le processus est extrêmement compétitif : seulement 15 % des candidat·es recevront une offre de stage. Or, la Course aux stages n’est qu’un chemin parmi d’autres pour accéder à la profession. 

Processus clé pour les employeurs comme pour les étudiant·es, la Course soulève de nombreux enjeux : gestion du temps, réseautage intensif, grande anxiété pour les candidat·es. Les pistes d’amélioration d’un point de vue logistique sont nombreuses. Une question plus vaste se pose alors : comment préparer efficacement les futurs avocats à relever les défis de la profession, si le premier pas, la Course, s’avère déjà si difficile ? 

Cette vidéo de plaidoirie visuelle a été réalisée par les étudiants Trystan Renaud, Kalie Rhéaume et Sidra Saeed dans le cadre du cours Plaidoirie visuelle/Droit et cinéma proposé à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, Section de droit civil.  

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