Je suis Céline Castets-Renard. Je suis professeure à la Faculté de droit civil à l’Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche sur l’IA responsable à l’échelle mondiale.
Je suis impliquée actuellement dans un projet de recherche qui est financé par le CRDI et le SIDA, qui concerne le Sénégal et le Mali. L’objectif de ce projet de recherche sera de connaître l’impact de la pandémie sur les populations et de voir si l’intelligence artificielle peut être une aide ou, au contraire, quelque chose qui pourrait gêner la bonne connaissance de l’évolution de la pandémie.
Donc, nous allons travailler avec l’UCAD, l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar, au Sénégal, et avec le CERCAD, qui est une agence de développement et d’études du Mali à Bamako.
Au Sénégal, on a une équipe de socio-anthropologues, mais aussi une éthicienne et un épidémiologiste. Au Mali, on a des socio-anthropologues et un data scientist. À Ottawa, on a une chercheuse en sciences des données et moi, pour l’aspect des études légales et pour voir si le droit, et notamment le droit des données personnelles, au Sénégal et au Mali est suffisant pour tenir compte des enjeux de l’IA.
L’idée est donc de savoir quel est le point de vue du Sud et comment repenser l’IA responsable en Afrique. Avec une connaissance plus fine du terrain, on espère pouvoir améliorer la connaissance des décideurs et améliorer la décision publique par rapport à la pandémie.
On sait que le collectif, le groupe n’a pas le même poids, n’a pas le même impact en Afrique et dans le Nord, où il y a une vision plus individualiste. Donc, peut-être que ça peut faire surgir des principes différents pour aboutir à une IA éthique et responsable qui serait peut-être plus globale, et pas simplement penser dans les instances du Nord ou dans les instances internationales dominées par les pays du Nord.