La pandémie de COVID-19 a obligé l’ensemble des acteurs du monde juridique à repenser leurs façons de faire. Elle a également forcé un processus de modernisation attendu depuis longtemps et entrainé une accélération de l’innovation au sein de diverses institutions, notamment avec l’adoption accélérée de mesures et de technologies pour rendre la justice à distance.
« Il faut toujours être au diapason de la société. » Dans sa conversation avec Marie-Eve Sylvestre, doyenne de la Faculté de droit, Section de droit civil de l’Université d’Ottawa, le très honorable Richard Wagner, juge en chef du Canada, aborde les concepts d’innovation et de créativité dans le système judiciaire. Par-dessus tout, il estime que les acteurs judiciaires se doivent d’être attentifs à l’évolution de la société, ce qui suppose être prêts à utiliser de nouveaux outils et démontrer une ouverture d’esprit face à de nouvelles façons de faire. Il traite ici du rôle naturel de l’innovation pour aider les citoyens à comprendre et à apprécier leur système judiciaire. « Il s’agit d’avoir la volonté et l’ouverture d’esprit. Je pense qu’à tous les niveaux, on peut faire preuve d’innovation. »
Un récent rapport de l’Association du Barreau canadien fait d’ailleurs écho aux propos du juge en chef en proposant un repositionnement du système de justice canadien afin de le moderniser de manière à bien répondre aux besoins de toutes les parties prenantes. Selon ses auteurs, « le changement de paradigme tant attendu qui permettrait de mettre le système de justice en phase avec notre réalité numérique sera le travail d’une génération, qui devra intégrer la technologie et définir les grandes orientations ». Un défi de taille pour la communauté juridique, qui offre cependant aux juristes de demain un espace de choix pour l’élaboration de solutions novatrices.