« J’ai vu ce que la recherche pouvait apporter : pouvoir rééquilibrer les rapports de force, puis pouvoir ramener un dialogue plus égalitaire. »
Eva Ottawa, professeure adjointe, Section de droit civil, Faculté de droit
La quatrième journée de l’École d’automne sur la méthodologie de la recherche en droit s’est concentrée sur la recherche avec les communautés. Dans cette vidéo, le professeur Jude Mary Cénat, la professeure Eva Ottawa, le professeur François Larocque et la professeure Delphine Nakache nous font part de leurs méthodes de recherche collaboratives, inclusives et engagées dans le cadre de leur travail avec des communautés diverses.
Le professeur Cénat nous parle de sa recherche auprès des communautés noires, et plus précisément de son travail sur la santé mentale au sein de la communauté noire et sur la surreprésentation des enfants noirs dans la protection de l’enfance. Il explique qu’en s’entretenant avec les membres des communautés marginalisées et en recueillant de véritables données empiriques, il est possible d’aider les collectivités à changer durablement.
La professeure Ottawa fait état de sa recherche visant à documenter les pratiques d’adoption coutumière dans la communauté Atikamekw Nehirowisiw de Manawan. Elle explique sa démarche interdisciplinaire, qu’elle ancre dans l’anthropologie juridique pour analyser les données recueillies. Dans son travail, elle accorde une importance absolue à la collaboration avec les membres de la communauté pour apprendre de leur savoir traditionnel.
Le professeur François Larocque nous parle de sa recherche dans le domaine des droits linguistiques. Il utilise une approche engagée qui consiste à utiliser la recherche sur le terrain par le biais de la coproduction de savoirs avec les communautés linguistiques minoritaires, valorisant la façon dont les communautés concernées perçoivent la langue et les droits linguistiques codifiés. Il s’inspire aussi de l’approche interdisciplinaire au droit linguistique de Pierre Foucher, qui tente constamment de faire de connexions entre différentes sciences humaines et les droits linguistiques.
La professeure Nakache nous fait part de sa passion pour la recherche terrain. Ses recherches les plus récentes portent sur les groupes les plus marginalisés parmi les migrants temporaires et les immigrants au Canada et à l’international. Son approche consiste à identifier les lacunes dans le système migratoire et à travailler en collaboration avec des partenaires communautaires et différents intervenants pour trouver des solutions qui réduiront la précarité de ces communautés marginalisées.
Si la recherche communautaire décrite par les panélistes n’est pas sans comporter son lot de défis, y compris sur le plan émotionnel, toutes et tous ont souligné les avantages considérables à gagner du contact direct avec les personnes aux prises avec des problèmes de nature juridique et qui, en la présence de solutions fondées sur la recherche, pourraient voir leur qualité de vie s’améliorer.